Petit manuel d’auto-défense en photo (Conférence de Nath-Sakura - avril 2024)

Je ne connais pas cette personne, mais je trouve qu’il y a des informations douteuses, ou abus de langage, juste sur les premières minutes (à partir de la 44ème minute).

Par exemple quand elle dit que la “courbe standard” résulte en une surexposition, je trouve que c’est un abus de langage car en photographie, surexposer revient à appliquer un coefficient multiplicateur à l’ensemble ce qui correspond à une augmentation linéaire (pas une courbe) des valeurs d’exposition. La preuve sur le graphique qu’elle montre, la “courbe standard” rejoint la courbe linéaire en haut à droite, ce qui ne serait pas le cas s’il y avait une réelle surexposition. En d’autres termes, la surexposition impose par la courbe standard ne se fait que sur les tons moyens, et sont effet diminue à mesure qu’on approche des hautes lumières.

Ensuite elle donne une fausse information quand elle parle du nombre de couleurs en comparant les 20000 niveaux de couleur pour la peau à un raw de 14 bits qui donnerait seulement 16384 niveaux de couleur “par couche” (elle aurait du dire 16384 -en réalité de 0 à 16383- niveaux de gris par sensel, ou pixel sensible du capter). A première “il n’y a pas photo” (jeu de mots…), 16384 c’est bien moins que 20000… Mais son énorme raccourci c’est que quand l’image raw est dématricée, les infos des sensels sont combinées de sorte qu’un pixel décodé en RGB aura environ 16384 x 16384 x 16384 = 4 398 046 511 104… Plus de 4000 milliards de valeurs possibles. Je crois que sa comparaison ne tient pas la route. En fait, comparer le nombre de bits d’un fichier raw à un nombre de niveaux de couleurs n’est pas vraiment correct (https://www.dpreview.com/articles/4653441881/bit-depth-is-about-dynamic-range-not-the-number-of-colors-you-get-to-capture)