Argentique/numérique une simple évolution

Suite à l’inscription de Mo640 ce matin, je souhaite, donner un avis personnel sur le besoin ou non, d’imiter les résultats du tirage argentique.
Disons-le franchement, (c’est mon point de vue), les tirages argentiques avaient une beauté matérielle intrinsèque due en grande partie au papier lui-même, que nous ne parviendrons jamais à égaler, pour la simple raison que, par définition, le numérique n’a pas de support papier.
Alors, à quoi bon vouloir imiter…
En revanche, nous pouvons la dépasser, car il me semble que le numérique apporte une diversité de traitements et une capacité au traitement local approfondi que nous n’avions par du temps de l’argentique et que c’est dans ce sens qu’il est une suite honorable à l’argentique de papa.
Après, faire des tirages argentiques et les numériser pour les faire partager sur un site web, pourquoi pas, mais c’est un pis-aller, je pense que Mo640 ne me contredira pas.
Quand on veut apprécier un Van Gogh à sa juste valeur, on ne se contente pas d’en regarder un Scan sur Internet, mais on va à Orsay.
De nos jours, les photographes aiment les photos noir et blanc contrastées avec un blanc franc et un noir de même alors que du temps de l’argentique, on recherchait des nuances de gris. Le numérique permet d’amplifier la dramaturgie ou d’exagérer le glamour en jouant sur quelques curseurs… etc…
La photo à changé ou évoluer, c’est selon, mais c’est tout…

Bonjour,
merci pour cette discussion.

Comme souvent, les évolutions, dans quelque domaine que ce soit, entrainent leur lot de regrets et de nostalgie. Ceci dit rien n’interdit de s’attacher à un style d’image propre à l’argentique.

Personnellement, je me sens un peu dérouté par l’imitation numérique des films, d’autant que je n’en ai utilisé que deux ou trois sur la durée (NB, négatif et diapo couleur). Je reconnais ne pas avoir essayé bien longtemps, déjà bien occupé à explorer les possibilités de développement spécifiques au numérique.

Un jour, je devrais essayer de pousser le processus jusqu’au tirage d’exposition, histoire de constater le résultat sur du concret.

J’’ai pratiqué longtemps la photo argentique et était animateur dans les FJEP de mon coin. Le rendu des tirages s’est bien dégradé avec l’introduction des papiers ; la diminution drastique de l’argent dans leur émulsion (qui nous obligeait à allonger les temps de pose et à faire des harmonisations avec des masque) et prolonger les temps de développement avec augmentation locale de la température en frottant délicatement l’émulsion ; aussi avec les papiers multi-grade qui n’avaient absolument plus le même rendu des papiers à grade fixe.
J’avais l’habitude de tirer assez dur sur des papiers chloro-bromure qui donnent des tons chauds qui semblent fades si l’on essaie des tirages beaucoup plus doux.

Mo640 ne scanne pas ses tirages mais directement les négatifs !

Oui , j’avais pas exactement compris. Autant pour moi !

Ne l’ayant jamais fait moi-même, (scanner des négatifs pour un traitement numérique), je serais curieux de savoir si la gélatine apporte un + à l’image finale.

Il est évident que tout cela est subjectif. Je pense qu’au départ des travaux sur la simulation spectrale de films, l’objectif de ceux qui ont développé cela était d’abord un challenge personnel : “en partant de ce que je connais des processus physicochimiques d’interaction entre la lumière, les photochromes, les emulsions, etc., et ayant les données de réponses fournies par les fabricants, suis-je capable de me rapprocher de l’argentique par simulation numérique ?”. Et puis une fois que le concept fonctionne, pourquoi ne pas en faire profiter tout le monde ? Et de fil en aiguille ceux qui trouvent l’approche intéressante ont adapté les outils à des programmes comme Darktable et ART pour en faire profiter encore plus de personnes. Mais bien sûr chacun est libre d’utiliser ou non. Et cela n’empêche que le processus cognitif qui a été à l’origine des ces modules est à saluer, surtout que la simulation Agx qui va jusqu’à émuler grain et halation (mais pas dans ART hélas). Et c’est d’ailleurs cette demarche qui a épaté Alberto et la raison pour laquelle il a inclu 2 modules de simulation spectrale à ART. Toutes les outils coexistent sans se marcher sur les pieds l’un de l’autre.

Je ne vois pas le sens de ta question ? Si tu prends des photos argentiques que tu veux partager sur le Net, je ne vois pas comment faire sans scanner les négatifs ou les tirages.

Personnellement, je reprographie les négatifs (je viens d’en faire plus de 3000 pour le petit musée du matériel photo de notre club (négatifs en # format : du 110 à 9X13 cm et aussi sur verre) et j’ai aussi fait ma photothèque argentique.
Là, on prépare un expo photo où on exposera 8 reproductions tirées des travaux qui seront imprimés en 30X40 sur papier Art Graphique avex un imprimante par sublimation !

J’ai travaillé sur les simulations de films quand la branche HaldCLut a été abandonnée pour faire des DTStyles qui permettaient des les émuler avec plus ou moins de bonheur. J’en avais fait pour les FujiFilm et les X-Trans 3.
On en avait longuement parlé avec CaraFife à l’époque !
Faudra que je m’intéresse à la simulation AgX dans Art mais j’ai un problème pour installer le pithon sous W11. Et ensuite, AgX est aussi proposé pour darktable qui me prend du temps.

Je suis d’accord avec toi, c’est bien que ART nous le propose.

C’est juste que je donne mon avis de photographe amateur dans Blabla… pour faire un peu rebondir la balle.

Je comprend la démarche et je suis par nature attiré et séduit de chercher à retrouver un grain de papier ou la sensibilité des pellicules que j’utilisais jadis. Mais…

Presque toutes les applications photo offrent des rendus argentiques voire vintage et autre virage sépia, mais c’est à mon sens rien moins qu’anecdotique.
Je l’ai fait 10 fois, 100 fois, on s’y vautre à plaisir tant c’était mieux avant. Ma photothèque en est plaine. Et puis un jour, on laisse tomber, c’est un cul de sac !

Rien ne reconstituera le plaisir de regarder à la lumière du jour le tirage argentique que l’on vient de sortir de la sécheuse.

Sauf si on fait de la photo argentique.

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Je me demandais quel type de scanner perfectionné, il fallait pour extraite d’un négatif 135, la subtilité de la pellicule gélatineuse.

Ce pour quoi je suis le plus nostalgique, perso, c’est la diapositive, et le plaisir d projeter en famille ou entre amis, dans la pénombre. Je trouvais que cela donnait presque une tridimensionnalité, comme si on était vraiment en train de regarder la scène.
Actuellement j’aime la simulation spectrale car en un seul module on a l’essentiel : correction d’exposition, balance des blancs et couleurs. Plus quelque extras. Le contraste est prédéfini par la simulation choisie, mais quand l’implémentation est bonne l’adoucissement vers les hautes lumières est très doux, plus qu’avec une courbe de contraste classique.

Je suis bien de ton avis, et avec des amis, ça devenait une vraie fête surtout si on avait partagé les mêmes moments.
De plus la qualité colorée de certaines pellicules diapo genre Ektachrome, c’était vraiment top.
Mais un bon écran, c’est pas mal non plus, sauf la taille.

J’ai regardé le topo d’Alberto pour installer la simulation spectrale, mais dès que je vois du code, je vois rouge alors pour l’instant, disons que je vais m’en passer.

J’utilise le duplicateur de films-diapos : JJC Scanner de diapositives et de films avec adaptateur d'objectif DSLR pour copie négative, support coulissant et support de bande de film pour Nikon ES-2 : Amazon.fr: Informatique
pour les 135. Sinon j’utilise une table lumineuse Kayser SlimLite LED 10X12,7 cm et l’appareil sur un pied avec une girafe. Jusqu’à présent, j’utilise mon Lumix Gx8 avec le Pana-Leica 45 mm f:2.8 macro Elmarit. Action vend des tables lumineuses A4 et A3 qui sont suffisantes pour du Noir et Blanc !

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Vos analyses sont pertinentes, un forum qui réfléchit !
Avant l’argentique, c’'était de l’étain et du bitume, puis de la résine…puis vint la pellicule pour le petit format et moyen avec ses polémiques entre le tout manuel, le un peu automatique ou tout automatique…les leicaistes, nikonistes…bref.
Pour ma part je scanne mes négatifs sur un Epson V850 à plat.
Ce qui est différent entre une pellicule argentique et un capteur, c’est que les grains d’halogénure d’argent sont répartis empiriquement, avec des variations de grosseur alors que dans un capteur tout est ordonné géométrique, propre, calculé.
Pour le développement, il existe au moins 2 entreprises pour les pros ou les amateurs “éclairés” : Notre Vocation - Picto Laboratoire photographique depuis 1950
ou ici sur Toulouse : https://www.labo-photon.fr/
Ces entreprises peuvent faire d’un fichier numérique; un tirage avec une imprimante jet d’encre ou avec un agrandisseur sur papier argentique.
Avec l’argentique faut pas être pressé, on découvre le résultat après des opérations de traitement. Si on se plante c’est mort !
Je crois que chacun peut trouver son compte quelque soit la technique, le tout c’est de prendre plaisir à faire de la photo tout simplement et le plaisir de connaitre les pratiques et expérience des autres.

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:100:

Question :
Avec des 0 et des 1 on a inventé l’IA. (Enfin, pas moi !)
Peut-on imaginer qu’un jour, on inventera la répartition empirique des pixels ainsi que leur irrégularité de taille ?

PS - je voulais revenir sur la notion d’évolution

La photographie ne s’arrête pas à la prise de vue - ce n’est qu’une partie du chemin - elle se poursuit avec le développement et l’on pourrait dire aussi qu’elle s’achève avec le tirage.

Mais qui de nos jours apprend à développer ses photos ?

Du temps de l’argentique, si l’on n’avait pas cette compétence (et les outils nécessaires) l’on donnait sa pellicule à un “artisan” photographe qui a peu à peu été remplacé par les laboratoires pour cette partie de la chaine.

Et je parle du grand public, pas des “photographes de profession ” qui avaient leur propre tireur comme Philippe Salaün Philippe Salaün : tireur humaniste | Le Journal du Village Saint-Martin et à qui certains doivent une part de leur talent

On pourrait donc penser que l’arrivée de la photo numérique et du développement sous la forme de logiciels de traitement d’images avait rebattu les cartes en rendant accessible au plus grand nombre la possibilité de s’approprier cette part de la pratique, mais c’est une illusion.

A la lecture de l’’article d’Aurélien Pierre https://photo.aurelienpierre.com/la-photo-est-une-debutocratie/ (article qui n’est malheureusement pas accessible en ce moment) l’on comprend mieux pourquoi la photographie n’est pas une simple “recettes de cuisine” et qu’il ne suffit pas d’appuyer sur le déclencheur de l’appareil ou pousser des curseurs dans un logiciel de développement pour obtenir le résultat escompté.

Ce qui a fait le succès des premiers appareils photos grand public était que l’utilisateur n’avait que de très peu de paramètres à régler (voir aucun - comme le slogan “clic clac kodak” ) . A l’identique, ce qui fait le succès des logiciels de développement commerciaux, consiste à vouloir rendre le plus facile possible des traitements complexes, apportant à l’utilisateur une gratification immédiate, mais en lui laissant croire que logiciel allait remplacer son manque de compétence. Donc rien de bien étonnant ni de nouveau en somme.

Mais ce que l’on peut qualifier de “ pauvreté intellectuelle de la démarche” des logiciels de développement grand public est arrivée à son apogée avec l’introduction de l’IA.

J’échangeais dernièrement avec un amateur qui me ventait les capacités de la suite Topaz en ces termes “ … ils ont de super résultats pour booster les photos sans détruire (ni inventer) le contenu, très fort”. Tout est dit !

Je ne nie pas que l’usage d’un logiciel de type puisse satisfaire les impératifs de productivité et de rentabilité qu’impose parfois une pratique professionnelle, mais pour tout à chacun et comme je l’avais déjà exprimé dans un autre fil de discussion il y a un ”danger” encore plus grand que celui de la perte de compétence, c’est celui de perte de sens.

Ce constat n’est pas autant négatif qu’il n’y parait - Le plaisir de jouer d’un instrument et de le partager est aussi difficile hier que maintenant et pourtant cela ne rend pas cette pratique inaccessible ni réservée à une élite.

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Ca semble compliquer à envisager l’abandon de la matrice Bayer. FujiFilm a laissé tombé le X-Trans : Fujifilm X-Trans sensor - Wikipedia pour ces moyen-format ! Un casse tête a dématricé !